Maurice Bazin, propriétaire de l’ancien musée de la Seconde Guerre mondiale, près d’Avranches (Manche) est décédé

Maurice Bazin, témoin de la Seconde Guerre mondiale dans le Sud de la Manche, s’en est allé
Maurice Bazin, propriétaire de l’ancien musée de la Seconde Guerre mondiale, près d’Avranches (Manche) est décédé samedi 21 janvier 2023, dans sa 95e année.
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Passionné d’objets de la Seconde Guerre mondiale, dont il avait vécu l’occupation allemande, Maurice Bazin possédait une impressionnante collection dans sa maison de Pontaubault, près d’Avranches (Manche). Pascale BRASSINNE

Maurice Bazin avait été propriétaire du musée de la Seconde Guerre mondiale et de la Percée d’Avranches (Manche), installé dans l’ancienne minoterie du Val-Saint-Père, dans la voie d’accès à la zone d’activité du Parc de la Baie, à Avranches.

Maurice Bazin résidait à Pontaubault, près d’Avranches, avant d’intégrer l’établissement pour personnes âgées dépendantes de Torigny-sur-Vire.

Témoin de l’Occupation allemande
Né en 1928, originaire de Saint-Georges-Montcocq, il avait vécu l’occupation allemande puis la bataille de Normandie, de 1940 à 1944.

Il s’est éteint samedi 21 janvier 2033, dans sa 95e année.  

« En juillet 1944, il avait été libéré par les Américains à Roncey. Il y était réfugié après avoir assisté aux bombardement de Saint-Lô, après avoir été chassé par les Allemands avec sa famille à l’approche du front… Tous étaient partis en exode sur les routes, très marqué par cette épreuve », raconte Dominique Forget, le documentariste de Vains, passionné, lui aussi, par cette période de l’histoire et auteur de films sur la Seconde Guerre mondiale et le camp d’extermination de Mauthausen.
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En 2018, Maurice Bazin, ancien propriétaire du musée de la Seconde Guerre mondiale et de la Percée d’Avranches (Manche), nous montrait sa dernière acquisition : une mallette de la Croix-Rouge allemande. Pascale BRASSINNE
Créateur du musée de la Percée d’Avranches
« Maurice Bazin avait créé en 1984 “Le musée de la Seconde Guerre mondiale — la Percée d’Avranches”, fermé le 11 novembre 2008, faute de repreneur, malgré une belle et durable fréquentation de la part du public, très intéressé par l’unique institution de ce type dans le Sud de la Manche », poursuit Dominique Forget.

Le documentariste souligne sa participation régulière à des expositions majeures,
à Saint-Lô en 1969 et 1974, dans le cadre des 25e et 30e anniversaires du Débarquement,
à Bayeux (Calvados) en janvier 1978, lors d’un sommet franco-américain entre Jimmy Carter et Valéry Giscard d’Estaing,
en 1979 encore pour le 35e anniversaire du Débarquement.  
« Je l’avais filmé chez lui à l’occasion de la réalisation de mon film documentaire  Manche 1944, Thank you Americans en 2016, puis de nouveau en 2018. Maurice Bazin a été un acteur majeur du devoir de mémoire, toujours avec le sourire malgré la gravité du sujet ».

Sa maison, un petit musée
Dans sa maison aux portes d’Avranches, cette période de l’histoire, qu’il a vécue, était présente à tous les étages. Son musée n’était plus depuis 2008, mais sa passion était intacte.

Harley-Davidson, Zundapp, Norton, des motos, « en état de marche  », précisait-il.

Des mannequins portant des uniformes, d’autres en habits normands, des gramophones, des cuivres et étains de famille, une mallette de la Croix-Rouge allemande, sa dernière acquisition… Il y en avait partout.

Sur le tournage du film Le Jour le plus long
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Maurice Bazin, passionné par la Seconde Guerre mondiale, avait assisté au tournage du film Le Jour le plus long, dont il avait tourné les coulisses.  Pascale BRASSINNE
Dans les armoires, une vieille caméra et des films, dont un des coulisses du tournage du Jour le plus long, auquel il avait assisté.


La cloche du Débarquement
Lors d’une rencontre en 2018, il m’y avait accueillie pour évoquer la cloche du Débarquement, son trésor, gardé dans un coffre à la banqu’.

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Maurice Bazin était fier de sa cloche qui avait sonné la libération sur une des plages du Débarquement de Normandie.  Pascale BRASSINNE
La revue Hermann Historica, chargée de sa vente aux enchères, l’avait évaluée à 150 000 euros.

Cette cloche du Débarquement, témoin du Débarquement, ne pouvait plus sortir du territoire français sans une autorisation du ministère de la Culture français et l’obtention d’un passeport de sortie du territoire.

Des documents qui ont compliqué sa vente et qui font qu’elle était restée la propriété de Maurice Bazin.

Maurice Bazin s’est éteint avec certainement encore des histoires et des anecdotes qu’il aurait eu à cœur de nous  raconter encore.

La cérémonie religieuse a  lieu ce mardi matin 24 janvier 2023 à 10h30 en l’église de Saint-Georges-Montcocq, près de Saint-Lô, le village de sa famille, à qui nous présentons nos sincères condoléances.
Actu Normandie.

... J'ai eu l'occasion de visiter son musée et toutes ses expositions d'une grande richesse. Dommage qu'aucun repreneur français ne se soit manifesté pout faire l'acquisition de ce grand morceau d'histoire. Notre patrimoine historique a été dispersé faute de volonté.

Triste nouvelle.
Je l'ai rencontré une fois dans les années 90, alors que j'avais en projet la restauration et l'ouverture au public des souterrains de la cité d'Aleth. Il était près de nous confier une partie de sa collection pour le futur musée.
Merci Tarnjacke pour cette information majeure.

encore des souvenirs qui vont s'effacer ?

je connaissais ce musée
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ORION a écrit:

Triste nouvelle.
Je l'ai rencontré une fois dans les années 90, alors que j'avais en projet la restauration et l'ouverture au public des souterrains de la cité d'Aleth. Il était près de nous confier une partie de sa collection pour le futur musée.
Merci Tarnjacke pour cette information majeure.

Vraiment triste et voir tous ces magnifiques objets collectés patiemment depuis de longues années, dispersés partout en Allemagne. Ca aurait du rester dans la région! Mais pourquoi pas un normand ou musée du coin n'a récupéré ça!!!La Normandie, c'est grand!!!
Vraiment NAVRANT!!!
Merci Mr BAZIN. On sent votre tristesse dans votre regard quand vous annoncez que vous n'avez pas le choix que de vendre aux enchères...
Reposez en paix.

Jean-Jacques. Normand de pure souche.

A cette période aucun acheteur ne s'est manifesté avec une proposition raisonnable y compris les représentants de notre région. Les élus de tous bords préféraient investir dans l'art africain, une ineptie pour les passionnés. L'opportunité de maintenir ce trésor historique sur le sol normand a été perdue pour d'autres projets moins culturels. In fine, on s'est privé d'un patrimoine exceptionnel.