Les démineurs de la Sécurité civile viennent de détruire des milliers de munitions antiaériennes à proximité du phare de la Coubre en Charente-Maritime. Ces obus ont été découverts en juin 2023 dans un ancien bunker.
Par Fabien Paillot
« Attention pour un tir ! Trois ! Deux ! Un ! Feu ! » Six démineurs de la Sécurité civile viennent de « pétarder » plusieurs milliers d’obus à quelques encablures du phare de la Coubre situé à La Tremblade (Charente-Maritime). Ces munitions antiaériennes ont été découvertes à proximité, en juin 2023, par un père et son fils lors de l’exploration d’un ancien bunker baptisé « M145 ».
Utilisée par l’armée allemande durant la Seconde Guerre mondiale, cette réserve à munitions jouxte l’actuelle route départementale 25 qui longe la côte sauvage et jusqu’au zoo de La Palmyre. Près de 5 000 obus de petits calibres y ont depuis été comptabilisés par les démineurs rochelais secondés par des collègues de Bordeaux et de Brest. « Les Allemands ont fait exploser cette soute à munition avant leur départ. Mais tous les obus n’ont pas été détruits, ça reste dangereux », détaille Claude Clares, le chef de centre du déminage à La Rochelle.
Nombreux vestiges militaires
Durant plusieurs jours, ces munitions bourrées d’explosifs ont été triées par ces démineurs, à la main et parfois à même le sol, sous les blocs de béton armés. Toutes ont ensuite été acheminées sur la plage placée sous la garde de la gendarmerie et de policiers municipaux. Ces obus ont alors été enterrés jusqu’à 3 m de profondeur.
Pour « démarrer la matière » et assurer leur destruction, les démineurs ont utilisé d’anciennes mines antichars mises au rebut par l’armée française. Un explosif aussi malléable qu’une pâte à modeler a également été ajouté pour garantir la dislocation totale de cet armement. Découvrir de telles quantités de munitions reste une affaire relativement courante en Charente-Maritime et plus largement sur le littoral Atlantique truffé de vestiges militaires. Les démineurs de la Sécurité civile avaient mené une opération similaire en 2016, durant près d’une semaine, sur l’île d’Oléron. Propriété de l’Office national des forêts (ONF) qui gère le massif forestier de la Coubre, le bunker « M145 » sera quant à lui définitivement muré à l’issue de cette campagne de dépollution.
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